Mariage Réel : Virginie et Franck

Publié le 21 Janvier 2013

Je sais, j'ai pris beaucoup de temps et vous attendiez ce récit avec impatience. Alors le voilà et savourez bien car ce mariage, ne s'est pas déroulé comme les autres !!!

C’était le dernier mariage de la saison 2012. Cela allait être un joli mariage d’hiver, mais je m’inquiétais pour le planning. Je ne saurais dire pourquoi, je sentais que quelque chose allait arriver et la semaine qui précéda le mariage fut pénible et laborieuse pour moi. Je ne cessais de m’agiter dans tous les sens, me triturant le cerveau pour enfin arriver à pondre un planning détaillé qui pourrait convenir à tous les prestataires. Je mis 3 jours à faire ce que je faisais d’habitude en 1heure, rappelant un à un tous les prestataires afin de caler tout le monde dans les bonnes cases. Malgré tout, mon esprit n’était pas tranquille et l’idée du mariage civil au Capitole (la mairie de Toulouse pour les non-toulousains !) ne m’enchantait guerre ! Céline, ma fidèle acolyte ne comprenait pas pourquoi je trainais des pieds à ce point, mais je lui répétais qu’il allait se passer un truc et que je ne voulais pas aller au Capitole ! Je ne le sentais pas un point c’est tout !

Le 15 Novembre (J-2), la radio m’appris enfin la catastrophe que je pressentais depuis quelques jours : samedi, allait avoir lieu une grande manifestation anti mariage gay et une autre au même moment pour le mariage gay ! C’était sûr à présent, ils allaient vouloir prendre d’assaut le Capitole !

J’essayais de relativiser la veille du mariage en aidant à la décoration du Château Riveneuve du Bosc à Pamiers. J’adore cet endroit si cosy et si calme qu’on en oublierait presque le chaos du reste du monde ! Mais les problèmes ne faisaient que commencer ! Alors que j’avais terminé que je profitais de ma vie de famille, la mariée m’appela pour me dire qu’elle trouvait la déco un peu pauvre même si c’était exactement ce que nous avions convenu ensemble. Céline fut donc contrainte d’y retourner, travaillant jusqu’à plus de minuit afin d’étoffer un peu tout ça. Pendant ce temps, à 21h30, je dus appeler la dame qui s’occupe de l’église pour renégocier l’horaire d’ouverture de l’église pour la décoration. C’est là que j’appris qu’il ne s’agissait pas de l’église prévue initialement, mais d’une chapelle située à quelques minutes de là. J’en déduis que les mariés étaient au courant et qu’ils s’étaient seulement trompés de dénomination et j’envoyai des sms à Céline et à la violoniste pour bien repréciser la chose. Puis j’allais me coucher presque sereine !…

Le lendemain, Je retrouvai ma fleuriste en centre ville afin de réceptionner le bouquet, les boutonnières et la composition de la voiture de la mariée (un magnifique taxi anglais blanc déniché chez Prestige Location). Puis je me rendis au salon de coiffure où ma mariée se faisait bichonner. Ma chère photographe Brigitte était déjà là, l’œil dans le viseur, prête à shooter ! Ce fut notre seul moment de calme de la journée …

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Les soucis commencèrent alors que nous sortions du Capitole (je vous l’avais dit !). Les policiers fermaient les portes à la hâte derrière nous afin de bloquer les manifestants et alors que j’aidais à l’habillage de la mariée dans sa robe de lumière après le mariage civil, les représailles se mettaient en place. Une fois dehors, une quinzaine de cars de CRS bloquaient les rues et notre taxi était enfermé. Tous les CRS de la ville avaient été réquisitionné et étaient positionnés en cordon serré tout le long du Capitole … Comment allait-on bien pouvoir sortir de là ? Nous décidâmes donc de faire un petit tour en ville afin de faire les photos de couple. A notre retour, il a fallu supplier les gentils CRS et policiers de nous laisser partir, ce qu’ils firent en se moquant allègrement de nous ! Ah c’était drôle, et bien on allait rire aussi ! Je fis sortir la mariée de la voiture et avec Brigitte, nous l’installâmes au beau milieu des CRS en armes et en boucliers ! Tous les mariés ne pourront pas se vanter d’avoir une telle photo dans leur album de mariage !

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Une fois dans le taxi et sur la route de l’église, le parking où étaient stationnées ma voiture et celle de Brigitte s’avérait inaccessible ! Nous devrions trouver quelqu’un pour nous ramener après la messe ! En ce qui me concernait, il fallait que j’y retourne tout de suite car tout ce qu’on devait lancer sur les mariés était dans ma voiture … au centre ville ! Je suppliais donc le chauffeur du taxi anglais de m’y ramener, espérant que je pourrais revenir sans encombre ! Mais les mariés ne savaient pas que le curé avait changé d’église, ni aucun des invités d’ailleurs ! Nous avons donc dû nous rendre dans la mauvaise église afin de rapatrier tout le monde dans la bonne ! Pour ce qui me concerne, je ratai la quasi-totalité de la cérémonie, occupée à ramener ma voiture. Au moment de la sortie, j’étais fidèle au poste tenant la bassine en zinc contenant la neige artificielle (oui en hiver c’est plus logique que les pétales de rose). Vu qu’il en restait, je voulu tout leur lancer dessus parce que c’était une blague et que c’était drôle, mais un coup de vent contraire me renvoya ma blague à la figure, me transformant en organisatrice de neige devant tout le monde ! Le marié était mort de rire et moi, parfaitement ridicule !

Il restait encore à se rendre au château à 45mn de là (comme si on avait pas du tout roulé de la journée !), à arriver avant tout le monde sans se faire flasher par les flics, afin d’accueillir les mariés et leurs invités comme on cueille une fleur délicate dans les champs ! Sauf que je n’étais plus fraiche du tout à l’heure qu’il était et que mes actions étaient uniquement dictées par mon formidable instinct de survie !

Mais la soirée fut un succès et une vraie réussite. Au final, tous les couacs ont pu être habilement contournés et nous nous en sommes tous bien sortis. Lorsque je rentrais chez moi à 2h30 du matin le dimanche, j’en avais plein les pattes, mais j’étais soulagée ! Un de plus !

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Next ?! Non, je n’étais pas prête pour enchainer tout de suite sur un autre mariage. Je ne suis qu’un être humain, pas une machine !